Septembre 2003 ; entre Hanoï,
Bourg - en - Bresse et Grenoble : Clara, Thierry et Christophe. Comment (ré)inventer
les outils de création. Aller confronter nos processus de travail à
de nouveaux territoires, à d'autres pensées, d'autres agir.
Comment allier action et réflexion, urgence et visées à
moyens et longs termes? Comment poursuivre et entretenir la
lutte face à un gouvernement doué de surdité
et d'aveuglement? Mains et mots se délient : où
la responsabilisation de l'être passe par la prise de conscience de notre
parole politique.
politique : du grec "politikos", ce qui entretient des affaires
de la cité.
A quand le retour des "agoras" où rencontres et échanges
permettent l'implication de chacun de nous à travers
son expèrience, son vécu, ses idéaux? Nous sommes tous
en droit de pouvoir prendre la parole ; une parole impliquée, motivée
et concernée. Vite de s'y retrouver ; de soi-même aux autres mais
aussi de soi à soi. Kristof.
pour rejoindre ou/et prendre des nouvelles de la lutte www.comitedelutte13.org
texte de Jack Ralite lu à l’occasion de la journée «
Qu’ils parlent les artistes » le 21 septembre 2003 , journée
à l’initiative du CCN de Montpellier à laquelle J. Ralite
était convié
Chers amis,
J'ai été obligé d'annuler ma participation à votre
réunion de dimanche, ce que je regrette beaucoup, d'autant que j'ai gardé
un bon souvenir de la rencontre de début août. J'ai envie d'être
présent tout de même par quelques mots. En voici le contenu :
Le gouvernement et le Medef viennent s'attaquer aux droits sociaux des artistes
et techniciens du spectacle, dont on sait que leurs travaux mêlent leurs
désirs et nos désirs.
Face à cette attaque faite à la culture sans précédent
depuis cinquante ans, les artistes appelés en la circonstance "intermittents"
se sont dressés et, bien qu'ils soient que cent mille, ont mis la culture
et l'art en débat dans toute la France.
Ce qui a commencé en juillet et en août, et qui résonne
avec ce qui s'est passé chez les enseignants, archéologues, architectes,
chercheurs, auteurs est d'une extrême importance.
En vérité les hommes et les femmes de ces métiers de la
pensée et de l'imaginaire ont posé avec passion et comme un nouveau
commencement la question du statut de l'esprit dans notre société,
pendant que les personnels de santé posaient la question du statut vivant.
Oui, en ce début du XXIème siècle éclate le besoin
de réponses nouvelles aux aspirations des femmes et des hommes qui sont
des êtres de pensée, d'imagination et d'espérance que blesse
et mutile la maltraitance du travail humain réduit à une simple
opération d'exécution, à une marchandise dont il faut réduire
le coût et allonger la durée.
Les mouvements de ce printemps et de cet été obligent, nous obligent
à penser à neuf, d'autant que le monde est là, que nous
sommes du monde où un Medef planétaire après avoir mis
ses mains dans nos poches veut les mettre dans nos têtes en répandant
la religion de l'économie, comme s'il ne se trompait jamais. L'affaire
Vivendi Universal montre que si.
Je nomme là l'ardente bataille que mènent les artistes pour l'exception
culturelle, c'est à dire pour la liberté de création, pour
le pluralisme. L'art c'est la liberté d'échapper au pur empire
de la nécessité et de créer du sens, tout cela dans un
environnement qui bouge et dont parle si bien Georges Balandier en disant :
"Nous sommes dans l'obligation de civiliser les nouveaux mondes issus de
l’œuvre civilisatrice".
Alors, continuez, continuons encore plus et encore mieux d'agir ensemble, forces
du travail et de la création, accrochés à notre grande
espérance, l'émancipation et pour cela rejetant le consensus mou
qui ne mène à rien et le monde séparé qui enferme.
Les Etats Généraux de la Culture, à travers la déclaration
des droits de la culture sont depuis 1987 de ce combat qui "se compromet
avec la personne humaine". Chacune, chacun d'entre vous, mêlez vous
à ce travail. Dites - vous, si ce n'est pas moi, alors qui ; si ce n'est
pas maintenant alors quand ? ".
Le dimanche 12 octobre, en commission de 1Oheures à 13heures et l'après
midi en rendez-vous festif de 16 heures à 19 heures, les Etats généraux
précisément vous donnent une occasion de participer à cette
responsabilité de cultiver la "pomme" qu'est notre Terre, disait
Claudel, notre Terre qui risque autrement de retomber en friche.
Le 12 octobre au Zénith à Paris, porte de La Villette, avec des
artistes de toutes disciplines, des techniciens du spectacle, des archéologues,
des enseignants, des chercheurs, des auteurs, des citoyens, venez participer
au travail individuel et collectif de pensée et d'imaginaire pour "déverrouiller
l'avenir".
Jack Ralite
la compagnie |
les
paysages |
les
traverses |
le calendrier |
les
contacts |