Du 27 au 31 octobre 2003, Christophe
au travail à Mouans - Sartoux entre Cannes et Grasse.
Mouvements de pensées et de corps, mouvement revendicatif à l'Espace
de l'Art Concret. Quoi de plus concret que la lutte pour le devenir de la création
artistique, pour les moyens octroyés à la créativité,
pour la réappropriation du lieu public par l'intime? Comment insuffler
du vivant, du présent dans ces lieux de conservatisme et de maîtrise
de l'exposition que sont les musées? Comment révéler l'outil
qu'est le terrritoire public mis à disposition des pensées et
corps citoyens?
Rencontres, interpellations, confrontations, partages. Tout au long de cette
semaine, je suis ému de ces échanges. Les oeuvres de Peter Downsbrough
me permettent d'insuffler de "l'ambiguité", peut-être
un fil dramaturgique, au sein des entres, de mes danses. Léa,
Clothilde, Leia, Léo, Robin et Mathieu interrogent la transmission ;
comment les intéresser et intégrer à mon processus quotidien
de questionnement dansé? Imkyum Kim, artiste coréen en résidence,
s'interroge sur présence et action. J'écris "entre motivation
et implication". Christophe Haleb que j'invite partage avec délicatesse
et discrétion deux jours de travail ; il nourrie ma réflexion
sur l'interprète - inventeur, sur le traducteur. Les spectateurs
- visiteurs de 17h30 me touchent de leurs prises de risques et de leur confiance
pendant chaque performance ; les paroles et "retours" qu'ils m'adressent
sont cadeau. La présence de Gaêlle au cours de la journée
comme derrière la caméra est un réel accompagnement. Il
y a aussi les mots de Georges Perec et René Char, la musique de Vincent
Segal et Erik Truffaz. à Anaïs. Christophe.
"Il
faut deux rivages à la vérité : l'un pour notre aller,
l'autre pour son retour. Des chemins qui boivent leurs brouillards.Qui
gardent intacts nos rires heureux. Qui, brisés, soient encore salvateurs
pour nos cadets nageant en eaux glacées." Pontonniers
de Réné Char |
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